La guerre en Ukraine atteint la Suisse indirectement: Les restaurateurs et producteurs sont préoccupés par les hausses de prix parfois massives. Le conseiller en entreprise de Gastroconsult, Mirco Held âgé de 40 ans, a s'est familiarisé avec le domaine de la restauration sur le tas : il a étudié à l'Ecole hôtelière de Zurich et possède un Bachelor en économie d'entreprise. Il nous indique comment agir.
1— Comment les entreprises doivent-elles
réagir si le prix d'achat des produits prend soudainement l'ascenseur ?
Il est
important que les prix d'achat plus élevés soient répercutés sur les prix de
vente. Sinon, l'entrepreneur doit assumer lui-même les coûts supplémentaires.
Il existe cependant des produits facilement comparables, par exemple une bière,
un verre d'eau minérale ou un café. C'est pourquoi il faut créer des offres qui
sont difficilement comparables. Si l'expresso coûte 20 centimes de plus, il
faut une explication correspondante. Nous recommandons alors une communication
ouverte. La plupart des clients sont conscients que le menu de midi ne peut pas
toujours coûter 18,50 francs.
2— Comment le restaurateur doit-il procéder
concrètement ?
Au
minimum, il s'agit de répercuter la majoration de prix du fournisseur. En
raison des coûts de menu liés à l'adaptation des menus ou des listes de prix,
il convient de prévoir une marge lors du calcul des prix. Sinon, les prix de
vente doivent être constamment adaptés. Le personnel devrait au moins être
informé en détail des augmentations de prix: il pourra ainsi réagir rapidement
au mécontentement des clients.
3— Un autre levier consiste à réduire les
coûts ...
Oui, la
réduction de l'offre est une possibilité. Il y a souvent des plats qui sont très
élaborés, mais qui ne sont pas très appréciés des clients. Dans l'idéal, 20%
des plats à la carte atteint 80% des clients. Il s'agit aussi de repenser les
heures d'ouverture, car les heures creuses exercent une grande influence sur la
productivité des collaborateurs et donc sur les coûts. Les coûts des
marchandises, qui s'élèvent en moyenne à 28,8% selon le Reflet économique de la
branche, représentent une grande partie du revenu total. Mais la masse
salariale est nettement plus élevée, avec une moyenne de 52%. Si l'on divise le
produit par les heures de travail des collaborateurs, on obtient la
productivité. Ce chiffre est le paramètre essentiel.
Interview par le Gastrojournal
Texte: Reto E. Wild