La semaine de 4 jours est un thème controversé. De plus en plus d’établissements d’hôtellerie-restauration misent sur des modèles de travail modernes. Qu’apporte la semaine de 4 jours? Quelles sont les possibilités de mise en œuvre? Qu’en est-il du cadre juridique? Et à quoi faut-il penser du point de vue entrepreneurial?
Notre époque marquée par la pénurie
de main-d’œuvre qualifiée exige des innovations. La semaine de 4 jours
tombe à pic. L’introduction d’une semaine de 4 jours permet (encore) de se
distinguer en tant qu’employeur attrayant et innovant. Un jour de congé de plus
offre plus de temps pour les amis et la famille, une plus grande flexibilité et
ainsi un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Les
collaborateurs ressentent un lien plus fort avec l’entreprise, ce qui agit positivement
sur la fluctuation du personnel. Ils sont par ailleurs nettement plus reposés,
plus motivés et, grâce à la suppression de l’horaire coupé, plus concentrés, ce
qui stimule la productivité.
Différentes possibilités s’offrent
aux établissements pour la mise en œuvre. Une première option se base sur le
modèle des 25hours Hotels: les collaborateurs travaillent chaque jour par tours
de 9 heures avec 45 minutes de pause pendant 4 jours. S’ils
travaillent plus de 36 heures par semaine, ces heures sont inscrites au
décompte des heures supplémentaires qui sera remis à zéro à la fin de l’année.
La deuxième option est de distribuer les heures à effectuer (42, 43,5 ou 45)
sur 4 jours plutôt que sur 5. Du point de vue juridique, il faut notamment
s’assurer qu’un temps de repos nocturne de 11 heures est respecté et que
le début et la fin du tour de travail se situent dans une période de maximum
14 heures. Ce modèle ne peut pas s’appliquer aux jeunes et aux femmes
enceintes ou qui allaitent ayant un taux d’activité à plein temps. La liste des
principes juridiques à respecter n’est pas exhaustive.
D’un point de vue entrepreneurial, il faut
surtout réfléchir aux heures d’ouverture, aux processus de travail, aux tours
et à l’organigramme. Peut-on raccourcir les heures d’ouverture et ainsi
regrouper ou supprimer des tours de travail? Peut-on simplifier certains
processus, profiter de synergies et déléguer des tâches à d’autres
départements? Faut-il adapter l’organigramme pour garantir les suppléances? A
ce stade, impliquer les collaborateurs peut profiter à l’entreprise. Lors de la
mise en œuvre, il peut également valoir la peine de commencer par petites
étapes, par exemple avec un projet pilote dans un seul département. En outre,
il est important de maintenir une communication active, de faire preuve
d’honnêteté et de transparence pour éviter toute opposition et jalousie. De
plus, la semaine de 4 jours ne convient pas à tous les collaborateurs.
Cette possibilité doit, dans l’idéal, rester un choix.
Auteurs: Rebekka Stutz et Désirée Schenkel
Conseillères d'entreprises
Gastroconsult Berne