Fabienne Epiney dirige la succursale Gastroconsult de Sion. Elle répond aux questions de GastroJournal sur sa carrière, la santé de la branche en Valais et la place des femmes dans la gastronomie et la finance.
Interview Isabelle Buesser-Waser
En tant que directrice de Gastroconsult Sion, quels sont les sujets qui vous occupent actuellement?
Fabienne Epiney: Mes principales tâches résident dans le soutien et les conseils divulgués à nos clients afin que ces derniers puissent relever les nombreux défis liés à la branche. Ces dernières années, nous sommes davantage sollicités à cause de multiples turbulences: Covid-19, prix de l’énergie, augmentation généralisée des prix, etc… et le conseil à nos clients prennent une place de plus en plus importante dans notre travail.
Comment se porte la branche en Valais?
Actuellement, les établissements se portent plutôt bien, notamment en station, vu les conditions d’enneigement de cet hiver. En plaine, la situation est plus hétéroclite car la branche a dû s’adapter à l’ère post Covid-19. Certains clients ont réussi à absorber les changements grâce à des idées novatrices et des restructurations. Toutefois, les conditions de travail sont devenues plus difficiles, notamment avec les problèmes de personnel et les hausses de prix généralisées.
Comment êtes-vous devenue directrice de Gastroconsult Sion?
J’ai débuté ma carrière auprès de la fiduciaire en tant que secrétaire-comptable il y a de nombreuses années. Ensuite, j’ai pu m’impliquer dans d’autres tâches au sein de l’entreprise et me former dans les domaines de la comptabilité, de la fiscalité et de la révision. Après avoir oeuvré en tant que responsable de mandat et directrice adjointe durant plusieurs années, j’ai repris la direction de la succursale de Sion lorsque mon prédécesseur est parti à la retraite.
Quelle est votre formation?
J’ai d’abord obtenu un diplôme de commerce, puis mon parcours professionnel m’a permis de me perfectionner et d’obtenir le brevet de spécialiste en finances et comptabilité et le brevet de Leadership et Management. Parallèlement, étant amenée à animer des cours de formation continue, j’ai également suivi un cursus en tant que formatrice d’adultes. Par ailleurs, je suis aussi passionnée de sport et j’ai un brevet fédéral de sport de neige.
Le fait d’être une femme a-t-il parfois rendu les choses plus difficiles dans votre parcours?
Je n’ai pas ce sentiment car j’ai eu la chance d’évoluer dans une entreprise attentive aux compétences des collaboratrices et collaborateurs. Lorsque l’ancien directeur a pris sa retraite, mes supérieurs m’ont proposé de diriger la suc- cursale de Sion. Plusieurs femmes occupent des postes de direction au sein de Gastroconsult et sont membres du Conseil d’administration.
Quels sont les défis actuels pour les femmes qui souhaitent occuper des postes à responsabilité dans la finance?
Outre l’importance d’une formation reconnue, les femmes ne doivent pas se sous-estimer. Elles doivent oser postuler à des postes à responsabilités. Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à relever l’importance des compétences de leurs collaboratrices. Les défis reposent par conséquent sur la reconnaissance desdites compétences, ainsi que sur l’organisation des familles avec enfants – mais c’est un défi de couple.
Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui souhaitent obtenir des postes à responsabilités?
Actuellement, les femmes doivent utiliser toutes les possibilités de formation offertes, que cela soit via un apprentissage, des études et les nombreuses formations continues existantes débouchant sur des certifications reconnues. En Suisse, nous avons la chance d’avoir accès à toutes ces possibilités de formation. De plus, – je le répète –, les femmes ne doivent pas se sous-estimer, mais oser postuler à des postes à responsabilités et s’affirmer lors des discussions et prises de décisions.
D’après vos observations, quelle place occupent les femmes dans la gastronomie en Valais? Ont-elles les mêmes opportunités que les hommes?
Les femmes en Valais, dans le domaine de la Gastronomie, sont bien représentées. Certaines occupent des postes à responsabilité en tant que cheffe d’entreprise, cheffe de cuisine ou cheffe de rang dans des établissements reconnus. A ma connaissance, les opportunités sont identiques à celles des hommes. Par le passé, certaines femmes ont travaillé dans l’ombre mais je ne pense pas que la jeune génération adhère encore à ce principe.
GastroJournal No 10/11 | 7 mars 2024
Télécharger au format PDF